nathalie-brandbazarBrand Bazar, une mode transgénérationnelle au coeur de Paris


Les deux co-fondatrices et soeurs Nathalie Friedlander et Patricia Tepper Adda ont grandi dans l’univers de la mode. Après des années de carrière au sein de grands magasins multimarques parisiens, en septembre 2002, elles décident d’ouvrir leur propre lieu : BRAND BAZAR. Elles s’installent à Paris dans le 7ème, rue de Sèvres, et recommencent à zéro. Elles sont déterminées à casser les codes et proposer un lieu entre l’appartement et la caverne d’Ali Baba plutôt qu’une boutique lambda. Habituée du Who’s Next depuis sa création, Nathalie Friedlander nous raconte son quotidien avec sa soeur, leurs coups de coeurs et donne des conseils aux jeunes marques.

Parlez-nous de BRAND BAZAR et votre métier d’acheteuse ? 

Tout d’abord, c’est un lieu plus qu’un magasin : un lieu convivial et transgénérationnel. Nos clientes sont à la fois les filles, les mères, les grands-mères et les arrières-grands-mères. Notre offre est diversifiée et nous tentons d’avoir un service à la hauteur. Nous choisissons toujours des pièces folles, nous voulons procurer l’envie d’une belle pièce forte.

Notre métier ne peut pas être séparé du commerce : nous sommes vendeuses mais aussi acheteuses. Nous connaissons parfaitement les clientes et nous pensons toujours à l’une d’elles en particulier lors d’un achat. Nous vendons des vêtements à des êtres humains. S’occuper des clientes fait partie intégrante de notre ADN, nous l’avons toujours fait. Lorsque nous constituons le vestiaire d’une cliente, nous mélangeons des choses improbables de différentes marques. La décoration du magasin est également à cette image ; avec un escalier en léopard et des murs noirs et blancs, pour montrer nos différences.

 

Qu’est-ce qui vous inspire ?

L’humain.

 

Quelle est votre concept store préféré ?

Dans ses plus belles années, c’était l’Excelsior à Milan. C’était un petit magasin qui détonnait par rapport à l’offre générale de la ville. La présentation des produits était sensationnelle. Mais aussi Bendell à Londres ou Scoop à New York. Mais l’âge d’or des multimarques touche à sa fin, Barney’s va fermer parce que l’offre s’homogénéise trop entre les différents multimarques ou les aéroports qui proposent tous les mêmes marques de luxe. À ceux qui veulent perdurer dans le métier : il faut proposer une expérience et un service sur-mesure en boutique !

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Parlez-nous de votre expérience au Who’s Next : depuis combien d’années venez-vous au Who’s Next ? Quelles opportunités cet événement a pu vous apporter ?

C’est notre 90ème Who’s Next depuis nos débuts ! Le Who’s Next est un passage obligé qui nous donne les indices de ce qu’il va se passer les saisons suivantes. Cette année, nous avons adoré Impact, nous allons y prendre quelques marques. Nous faisons beaucoup de showrooms, ainsi que des salons Italiens. Ce qui a de différent à Paris, c’est l’ampleur de l’évènement !

 

Le Who’s Next en 3 mots ?

Incontournable

Innovant

Retrouvailles

 

Une anecdote, un souvenir, une rencontre sur Who’s Next ?

Cela fait très longtemps que nous venons, il serait difficile de choisir un seul souvenir, chaque édition a son souvenir. Nous faisons à chaque fois beaucoup de rencontres et échangeons beaucoup avec nos connaissances, ce qui permet aussi d’écouter les bruits de couloirs de l’industrie.

 

Un conseil pour ceux ou celles qui se lancent dans la création d’une marque et voudraient participer à Who’s Next pour se faire connaître ?

Le plus important est de savoir à qui ils veulent parler, vraiment définir leur cible en amont et leur créneau : réaliser une étude de marché “humaine”. Je fais aussi partie du jury d’une pépinière : je pense que le côté business manque dans les écoles de mode. Maintenant il faut davantage penser aux collaborations, aux partenaires et réfléchir à la place qu’on veut occuper dans le paysage de la mode.

 

Comment ne pas passer inaperçu aujourd’hui ?

Je pense à Mimi Liberté. C’est une marque de Michel Klein. Il s’est relancé sur Instagram de façon fulgurante ! L’idée est de personnifier sa marque en restant authentique. Il faut savoir raconter une histoire.

 

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Quelles sont vos 5 pièces coup de cœur et quelles sont les tendances SS20 repérées sur Who’s Next ?

Dans un ordre aléatoire :

  • V de Vinster : j’ai repéré une robe longue en soie molle épice et kaki.
  • Laurence Heller : les chemises up-cyclées, géniales !
  • Laurence Bras : toute la collection !
  • Mes demoiselles : les blousons de cuir et une jupe longue en satin stretch.
  • NOUS : une nouvelle marque de tye and dye que l’on a vu dans le secteur FAME.

D’une façon générale, la tendance est très bohème. L’été prochain la petite chemise imprimée à motifs en coton à moins de 100 euros sera très tendance. Nous en avons beaucoup vu sur Impact.

 

Comment voyez-vous le futur de la mode ?

Certains surfent sur la tendance du durable, mais entre la communication et l’engagement réel, il y a une différence ! De plus, il commence à émerger des incohérences, des gens qui se font livrer du Naturalia sur Amazon Prime en 2h à n’importe quelle heure avec un impact en CO2 énorme… Mais l’important finalement, c’est la prise de conscience petit à petit. Nous sommes contre le prêt-à-jeter et nous nous engageons pour le prix juste afin que chacun puisse gagner sa vie. Il faut acheter avec son cerveau ou avoir envie d’une pièce qu’on va vouloir garder. Un tee shirt à 1,80 euros, cela veut dire que quelqu’un a payé le prix que nous n’avons pas payé. Le changement ne va pas s’opérer en un clin d’oeil, mais se réaliser au fur et à mesure des prises de conscience de chacun, car nous sommes tous responsables.