Une veste oubliée dans un coin, la musique tourne encore. Un vieux flyer est chiffonné au sol. On peut y lire ces quelques mots :

“Les soubassements de la nuit donnent envie de se perdre dans les myriades étoilées. Ils permettent d’être l’autre, celui qui ne rentre pas dans le moule. Un féru pour qui le vêtement travestit les injonctions de l’utilité pour embrasser les dorures de la créativité.”

Les fêtes sans fin, dont les rythmes saccadés laissent les jambes tremblantes, celles où les codes vestimentaires disparaissent ont-elles un jour commencé ?

Pour cette édition Who’s Next redonne à la fête ce que la rigidité de la société lui a volé. La vie nocturne a offert à la mode des icônes indélébiles. Des tourbillons de paillettes, et une folle envie de se réinventer.

De changer de tenues sans retenue !

À l’Apollo Club, Pollock bat les murs de peintures, les rayons fluo se cognent à l’aluminium du Studio 54, des filles dansent jusqu’à ce que les semelles de leurs bottines ne soient plus que des lambeaux.

Face à une société qui confectionne les costumes d’une vie bien trop millimétrée, la créativité a besoin d’être en apesanteur. Who’s Next décide de partir à la recherche de ce lieu où les identités s’inventent inlassablement, dans la frénésie d’une fête ou les explosions de couleurs, de matières, repoussent les limites de l’imaginaire.

Non, la nouvelle génération n’est pas prisonnière du vertige de plaire, ou de la politique du Like. Elle n’est pas comme un cosmonaute sous scaphandre, dont le rôle est d’observer la vie, à défaut de l’expérimenter. Dans les retors de la nuit, et sur les réseaux les jeunes explorent la fluidité et le changement dont la mode reste le vecteur principal.


Si les hublots de l’Apollo sont recouverts de buée, en les essuyant un peu, ce ne sont plus le bitume et les pavés que tu aperçois, mais notre globe bleuté.

En exil, le temps d’une nuit, en exil le temps de cette édition : prend un ticket pour l’Apollo Club.