Rencontre avec le directeur commercial de Chabrand.

 

Mauro Di Mauro nous conte les débuts de cette marque qui proposait originellement toutes sortes de sacoches professionnelles. Du sac à multiples poches du médecin, à la mallette de notaire, en passant par les cartables de juristes. C’est au coeur de Marseille – rue Saint Ferreol – que l’enseigne est née autour de 1950, avant que la maison Chabrand ne soit fondée en 1982. A ce moment là, Pierre Chabrand, le père fondateur, avait créé des modèles purement pratiques et qualitatifs à partir de 6500 francs, dont certains recelaient un compartiment en bois, donnant à son nom ses premières lettres de noblesse. La marque s’est peu à peu imposée comme une référence dans l’univers complexe de la maroquinerie, au fil des différents propriétaires de l’enseigne et des ouvertures de points de ventes dans le pays hexagonal. D’une notoriété locale, elle est devenue nationalement reconnue. Aujourd’hui, la marque a dépoussiéré son image pour développer une ligne de sacs ergonomiques et modernes, calibrés et différents. 

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Continuer à conjuguer Chabrand au présent. La ligne est plurielle et possède une variété de styles comme autant de personnes qui pourraient les porter. Sacs à dos, sacs à mains, sacoches… Les finitions sont toujours soignées et le design clair, presqu’à couper au couteau, pour un produit adapté et fonctionnel. De par son expérience, Chabrand a montré la capacité d’innovation et de renouvellement d’une marque devenue incontournable. En bravant les tendances et les modes passagères, l’enseigne Phocéenne a réussi à maintenir son sigle martelé encore et toujours sur les précieuses pièces de cuir. L’enjeu d’aujourd’hui pour la marque est de réincarner les tendances du moment. Depuis 10 ans, c’est le leitmotiv du nouveau propriétaire de l’enseigne, qui s’est attelé à la mission d’étoffer l’offre des produits et d’actualiser les modèles tout en jouissant du socle solide de la popularité de la marque. Réinterpréter la tendance, c’est par exemple proposer des sacs modulables qui donnent plusieurs possibilités d’usage, soit un seul objet pour une kyrielle de situations. Le quotidien étant devenu aussi polyvalent que les lignes de notre CV l’attestent, il faut à ces accessoires une dimension ajustable à chaque situation donnée. 

 

S’éloigner des ors de la tradition. Le but de la saison actuelle est d’étendre la marque à l’ensemble de l’hexagone, et non de rester confiné dans la région PACA. Il s’agit de faire éclore des points de vente dans le tiers nord-est de la France, et plus encore à l’international. Pour cela, le Who’s Next est le rendez-vous parfait qui permet de multiplier les contacts et les acheteurs potentiels afin de faire proliférer le nombre de commandes. Ceci correspond avec les enjeux du moment, qui impliquent de se remettre en question sans relâche, de repousser les frontières et de se confronter avec les autres marques. Et les résultats positifs suivent, puisque 92 ouvertures de nouveaux comptes de distributeurs viennent d’être ouverts durant les 3 dernières années entre Lyon, Strasbourg et Lille. “Cela veut dire qu’une certaine clientèle, bien implantée, est réceptive aux nouveautés que nous proposons; de même, alors que la plupart des marques demandent un minimum de commandes assurées avant de démarrer une collaboration, nous demandons seulement s’ils souhaitent travailler avec nous ! L’idée est de faire du business sans contraintes afin de prouver que notre produit est valable, ce qui donne un rapport humain et simple vis à vis du commerce, tout en en multipliant les opportunités”.

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Idées claires et projet bien défini. Comme le conseille Mauro di Mario, “il faut savoir relier les projections dans l’avenir avec le concept de base, d’autant que la réussite n’arrive que rarement subitement !”. Il ajoute que l’écoute de ses clients reste la clé principale d’une marque, et qu’ensuite il s’agit de donner du poids à un avis recueilli qui est partagé par beaucoup. Par ailleurs, le métier de  maroquinier, autrefois très prisé, se perd peu à peu car les matières utilisées pour la confection des accessoires proviennent dorénavant de sources de plus en plus diverses, le synthétique s’étant invité à la fête ces dernières années et prenant ses aises après avoir pris ses marques… Paradoxalement, la maroquinerie séduit non seulement la jeunesse actuelle en tant que clientèle, mais aussi au niveau de la conception et de la réalisation, et l’on assiste à une réinvention des métiers de la maroquinerie. “L’idée est donc de continuer à se développer, mais pas à un rythme effréné, afin d’étoffer notre présence sur le territoire français”.

 

Nouvelles rencontres et développement. Présente pour la première fois au Who’s Next, en janvier 2020, Chabrand en profite pour se faire connaître hors de son sud natal et emblématique. Marseillaise dans l’âme et dans ses tripes, elle expose ainsi fièrement sa nouvelle ligne de sacs réversibles à une clientèle française et internationale, tout en développant de nouveaux contacts en dehors du réseau des maroquiniers traditionnels, afin d’irriguer petit à petit les secteurs dans lesquels sa notoriété n’est pas encore de mise. Nul doute que cette stratégie commerciale est en train de porter ses fruits, et que ce maroquinier qui a poussé à l’ombre de ce fier amer qu’est la Bonne Mère va se développer hors de ses frontières historiques.